Guerre dans l’Est : Kinshasa accuse Kabila de contacts non autorisés avec le Rwanda

Le gouvernement congolais a initié des poursuites judiciaires contre l’ancien président Joseph Kabila, l’accusant de s’être rendu au Rwanda et dans des territoires occupés par des groupes armés sans en informer les autorités nationales.
Cette décision fait suite à l’annonce faite en avril dernier par M. Kabila de son intention de revenir en RDC par la région est du pays. Le 24 avril, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a officiellement demandé au procureur général près la Cour constitutionnelle d’entamer la procédure de dissolution du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique fondée par l’ancien chef d’État.
Le ministre a rappelé que, conformément à la loi du 26 juillet 2018 relative au statut des anciens présidents, M. Kabila est tenu à des obligations de « réserve, de dignité, de patriotisme et de loyauté » envers les institutions nationales.
Suite à des informations concernant la présence présumée de M. Kabila à Goma, le ministre de la Justice a annoncé des poursuites judiciaires et la saisie de biens immobiliers appartenant à l’ancien président. Les autorités l’accusent de « participation directe à l’agression » dans l’est du pays à travers ce qu’elles qualifient de « mouvement terroriste AFC/M23 ».
Le gouvernement a également ordonné la suspension des activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national et autorisé des perquisitions dans plusieurs propriétés de la famille Kabila, tant à Kinshasa que dans sa ferme de Kundelungu, située dans la province du Haut-Katanga.
En réaction à ces mesures, Ferdinand Kambere, secrétaire général adjoint du PPRD, a dénoncé ce qu’il considère comme une « persécution » contre l’ancien président. Selon lui, les décisions prises par le gouvernement sont « arbitraires » et reposent uniquement sur des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux concernant la présence de M. Kabila à Goma.
Cette affaire est dans un contexte de tensions politiques accrues entre l’administration actuelle et les partisans de l’ancien régime, sur fond de conflit persistant dans les provinces orientales de la RDC.